Le Goodwill : la valeur immatérielle d’une entreprise au-delà de son bilan
Dans le cadre d’une acquisition, d’une fusion ou d’une cession de fonds de commerce, la valeur d’une entreprise ne se limite pas à la somme de ses actifs et de ses dettes.
Elle comprend également un élément invisible mais essentiel : le Goodwill, reflet de la valeur immatérielle et de la confiance économique placée dans le potentiel futur de l’entreprise.
Définition du Goodwill
Le Goodwill (ou écart d’acquisition positif) est un actif incorporel qui représente la valeur immatérielle d’une entreprise au-delà de la somme de ses actifs et passifs identifiables.
Autrement dit, le goodwill correspond à la différence positive entre :
le prix d’acquisition d’une société
et la juste valeur de ses actifs nets identifiables (actifs – passifs).
Qu’est-ce que le Goodwill ?
Le Goodwill représente la différence positive entre le prix d’acquisition d’une société et la juste valeur de ses actifs nets identifiables.
Il traduit la part du prix que l’acheteur est prêt à payer pour acquérir des éléments immatériels non comptabilisés au bilan, tels que la réputation, la clientèle, le savoir-faire ou la rentabilité future.
Formule :
Goodwill = Prix d’acquisition – (Actifs identifiables – Passifs identifiables)
Les composantes du Goodwill
Le goodwill résume la valeur économique immatérielle d’une entreprise, résultant d’éléments tels que :
- une marque reconnue et une bonne image de réputation,
- une clientèle fidèle ou des contrats à long terme,
- un management expérimenté,
- des relations fournisseurs stables,
- ou des synergies attendues lors d’une fusion ou acquisition.
Ces éléments, bien qu’invisibles dans la comptabilité traditionnelle, sont souvent les plus précieux pour un investisseur ou un repreneur.
Exemple : cession d’un fonds de commerce
Une société de restauration à Genève est cédée pour CHF 900’000.
La juste valeur de ses actifs nets (mobilier, stock, trésorerie, dettes, bail commercial) est de CHF 700’000.
→ Goodwill = 900’000 – 700’000 = 200’000 CHF.
Ces CHF 200’000 représentent la valeur de la clientèle fidèle, du nom commercial, de l’emplacement et de la rentabilité future du restaurant — autant d’éléments que le repreneur paie pour pérenniser le succès existant.
Traitement comptable du Goodwill
Sous Swiss GAAP RPC
Le goodwill est comptabilisé comme un actif incorporel lors de l’acquisition.
Deux traitements sont admis :
- Amortissement sur 5 à 20 ans, selon la nature de l’activité et la durée d’utilisation estimée.
- Imputation directe sur les fonds propres au moment de l’acquisition (solution simplificatrice courante en Suisse).
Sous IFRS (IFRS 3 / IAS 36)
Le goodwill n’est pas amorti mais fait l’objet d’un test de dépréciation annuel (impairment test).
Si la valeur recouvrable de la société devient inférieure à la valeur comptable, une perte de valeur est enregistrée immédiatement dans le compte de résultat.
Goodwill interne et goodwill comptable
Il est essentiel de distinguer :
- le goodwill comptable, qui n’existe qu’à la suite d’une acquisition externe,
- du goodwill interne, qui correspond à la valeur immatérielle créée au fil du temps par l’entreprise elle-même (marque, innovation, réputation), mais qui ne figure pas dans les comptes.
Le goodwill interne influence pourtant fortement la valorisation économique de l’entreprise, notamment lors d’une transmission ou d’une levée de fonds.
Et le Badwill ?
À l’inverse du goodwill, il existe aussi le Badwill (ou écart d’acquisition négatif), qui apparaît lorsque le prix payé est inférieur à la valeur comptable des actifs nets.
Ce cas se rencontre surtout lors d’un rachat d’entreprise en difficulté ou d’une fusion à prix réduit.
Le badwill est alors généralement comptabilisé comme un produit exceptionnel, représentant un gain d’achat.
Mais ces situations demeurent rares : la plupart des acquisitions reposent sur la reconnaissance d’un goodwill, symbole de confiance dans le potentiel économique de l’entreprise.
En résumé
Élément | Goodwill |
Nature | Actif incorporel représentant la valeur immatérielle d’une entreprise |
Origine | Différence positive entre prix d’achat et valeur des actifs nets |
Comptabilisation | Actif amortissable (Swiss GAAP) ou soumis à un test de dépréciation (IFRS) |
Signification économique | Confiance dans la rentabilité future, notoriété, synergies |
Exemple typique | Cession de fonds de commerce, fusion, acquisition de société |
Conclusion
Le Goodwill incarne tout ce qui rend une entreprise plus précieuse que la somme de ses actifs : sa réputation, son capital humain, sa clientèle, son savoir-faire et sa capacité à générer du profit.
C’est une valeur de confiance et de continuité, essentielle dans toute transaction d’entreprise.
Bien évalué et correctement traité, le goodwill reflète la véritable richesse d’une société.
Mal géré, il peut au contraire masquer une surestimation de valeur.
RISTER Fiduciaire à Genève accompagne les entrepreneurs et investisseurs dans la valorisation, la cession et la fusion de sociétés en Suisse. Nos experts fiduciaire assurent une analyse complète du goodwill et un traitement conforme aux Swiss GAAP RPC et aux normes IFRS.
FAQ – Le Goodwill : la valeur immatérielle d’une entreprise au-delà de son bilan
Dans le cadre d’une acquisition, d’une fusion ou d’une cession de fonds de commerce, la valeur d’une entreprise ne se limite pas à la somme de ses actifs et de ses dettes.
Elle comprend également un élément invisible mais essentiel : le Goodwill, reflet de la valeur immatérielle et de la confiance économique placée dans le potentiel futur de l’entreprise.
Qu’est-ce que le Goodwill ?
Le Goodwill (ou écart d’acquisition positif) est un actif incorporel représentant la valeur immatérielle d’une entreprise au-delà de ses actifs et passifs identifiables.
Il correspond à la différence positive entre le prix d’acquisition d’une société et la juste valeur de ses actifs nets identifiables.
Formule :
Goodwill = Prix d’acquisition – (Actifs identifiables – Passifs identifiables)
Il traduit la part du prix que l’acheteur paie pour des éléments immatériels non inscrits au bilan, tels que la réputation, la clientèle, le savoir-faire ou la rentabilité future.
Quelles sont les principales composantes du Goodwill ?
Le goodwill regroupe les éléments immatériels qui donnent de la valeur à une entreprise :
- unemarque reconnue et une bonne image de réputation,
- uneclientèle fidèle ou des contrats à long terme,
- unmanagement expérimenté,
- desrelations fournisseurs stables,
- ou encore dessynergies attendues lors d’une fusion ou d’une acquisition.
Ces facteurs, invisibles dans la comptabilité traditionnelle, sont souvent les plus déterminants pour un investisseur ou un repreneur.
Comment illustrer le Goodwill dans un cas concret ?
Exemple :
Une société de restauration à Genève est cédée pour CHF 900’000.
La juste valeur de ses actifs nets (mobilier, stock, trésorerie, dettes, bail commercial) est de CHF 700’000.
→ Goodwill = 900’000 – 700’000 = 200’000 CHF
Ces CHF 200’000 représentent la valeur de la clientèle fidèle, du nom commercial, de l’emplacement et de la rentabilité future du restaurant — autant d’éléments que le repreneur paie pour assurer la continuité du succès.
Comment le Goodwill est-il traité en comptabilité ?
Sous Swiss GAAP RPC
Le goodwill est comptabilisé comme un actif incorporel lors de l’acquisition. Deux traitements sont possibles :
- Amortissement sur 5 à 20 ans, selon la nature de l’activité et la durée d’utilisation estimée.
- Imputation directe sur les fonds propresau moment de l’acquisition (méthode simplificatrice admise en Suisse).
Sous IFRS (IFRS 3 / IAS 36)
Le goodwill n’est pas amorti, mais fait l’objet d’un test de dépréciation annuel (impairment test).
Si la valeur recouvrable devient inférieure à la valeur comptable, une perte de valeur est immédiatement comptabilisée dans le résultat.
Quelle est la différence entre le goodwill interne et le goodwill comptable ?
- Legoodwill comptable apparaît uniquement lors d’une acquisition externe, lorsque le prix payé dépasse la valeur comptable des actifs nets.
- Legoodwill interne correspond à la valeur immatérielle que l’entreprise a elle-même construite au fil du temps (marque, réputation, innovation, savoir-faire).
Ce goodwill interne n’apparaît pas au bilan, mais il influence fortement la valorisation économique de l’entreprise, notamment lors d’une transmission ou d’une levée de fonds.
Le Badwill : existe-t-il un inverse du Goodwill ?
Oui.
À l’inverse du goodwill, on parle de Badwill (ou écart d’acquisition négatif) lorsqu’une entreprise est acquise à un prix inférieur à la valeur comptable de ses actifs nets.
Cela se produit généralement lors du rachat d’une entreprise en difficulté ou d’une fusion à prix réduit.
Le badwill est alors comptabilisé comme un produit exceptionnel, représentant un gain d’achat.
Mais ces situations restent rares : la majorité des transactions reposent sur la reconnaissance d’un goodwill, symbole de confiance dans le potentiel économique de l’entreprise.
En résumé
Élément | Goodwill |
Nature | Actif incorporel représentant la valeur immatérielle d’une entreprise |
Origine | Différence positive entre prix d’achat et valeur des actifs nets |
Comptabilisation | Actif amortissable (Swiss GAAP) ou soumis à un test de dépréciation (IFRS) |
Signification économique | Confiance dans la rentabilité future, notoriété, synergies |
Exemple typique | Cession de fonds de commerce, fusion, acquisition de société |
Conclusion
Le Goodwill incarne tout ce qui rend une entreprise plus précieuse que la somme de ses actifs :
sa réputation, son capital humain, sa clientèle, son savoir-faire et sa capacité à générer du profit.
C’est une valeur de confiance et de continuité, essentielle dans toute transaction d’entreprise.
Bien évalué et correctement traité, le goodwill reflète la véritable richesse d’une société ; mal géré, il peut au contraire masquer une surestimation de valeur.